Print Friendly, PDF & Email

Depuis 2012, nous travaillons sur les armements du maintien de l’ordre et luttons contre les violences policières, auprès de personnes blessées et mutilées par les forces de l’ordre, ainsi que de proches de personnes tuées par ces dernières.

A l’été 2012, nous avons commencé à nous intéresser aux armements, suite au camp antinucléaire du Chefresne, dans le Cotentin, au cours duquel des militants ont été blessé grièvement par des grenades lancées par les gendarmes.

A l’automne 2012, l’opération d’évacuation de la ZAD de Notre Dame des Landes a été marqué par un week-end particulièrement violent les 23 et 24 novembre, au cours duquel de nombreux manifestants ont été blessés. A cette occasion, une lettre de la doctoresse Stéphanie Levêque adressée au préfet détaille l’ampleur des dégats.

Nous décidons alors de nous rencontrer entre personnes concernées, notamment avec des équipes de soins militantes (street medics) pour tenter d’échanger sur le sujet et de mieux nous préparer à ce type d’armements.

Dés lors, Désarmons-les! se constitue et produit une brochure d’information sur les armements du maintien de l’ordre.

Deux ans plus tard, le 22 février 2014, trois personnes sont éborgnées le même jour à Nantes lors d’une manifestation contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes : Quentin Torselli, Damien Tessier et Emmanuel Derrien.

Le groupe de travail formé autour de la mutilation de Pierre Douillard lors d’une manifestation lycéenne contre la LRU le 27 novembre 2007 rencontre les blessés et constitue l’Assemblée des blessés 44, qui sera le terreau de l’Assemblée des blessés qui va se constituer dans l’année 2014 à l’échelle nationale.

A l’automne 2014, les opérations d’évacuation par les gendarmes de la ZAD de Sivens contre un projet de barrage occasionnent de nouveaux affrontements et de nouvelles blessures. Elsa est blessée gravement à la main le 7 octobre par une grenade de désencerclement (VIDEO), puis Rémi Fraisse est tué le 26 octobre par une grenade offensive OF F1.

Le 8 novembre, l’Assemblée des blessés se constitue autour de plusieurs personnes mutilées, de leurs proches et de collectifs contre les violences policières (Huit Juillet, Face aux armes de la police, Désarmons-les!). L’Assemblée regroupe autant des personnes blessées en contexte de manifestation (Pierre, Quentin, Geoffrey…) qu’en marge de matchs de foot (Casti, Davy…), lors d’opération de police dans les quartiers populaires (Ayoub, Ali…) ou d’expulsions de squats (Yann)

Deux ans plus tard, le mouvement contre la loi travail est l’occasion de nombreuses violences policières et de nombreuses personnes font connaissance avec les grenades de désencerclement et les tirs de LBD 40.

En novembre de la même année se tient à Bobigny le procès de trois policiers qui ont blessé 6 personnes le 8 juillet 2009 au Flashball, dont Joachim Gatti qui a perdu un oeil ce jour là (collectif Huit Juillet). Pour la première fois, des policiers sont condamnés, à des peines très faibles : 7 à 15 mois de prison avec sursis et 12 à 18 mois d’interdiction de port d’arme.

En 2017, les manifestations à Bure sont elles aussi l’occasion d’affrontement et de violences, au cours desquelles Robin Pagès est gravement blessé au pied par une grenade GLI F4, le 15 août 2017.

Au printemps 2018, la relance des opérations d’expulsions à Notre Dame des Landes provoquent un nouveau drame : le 22 mai 2018, Maxime P. a la main arrachée par une GLI F4.

A l’été 2018, trois personnes sont éborgnées le même weekend, à l’occasion des festivités du 14 juillet et des résultats du mondial de foot : Aymen T. (Villiers sur Marne), Joachim D. (Lyon) et Maxime (Grenoble).

Alors que le mouvement des gilets jaunes prend actuellement un tournant sans précédent et que des dizaines de personnes ont été gravement blessées lors des manifestations des 24 novembre et 1er décembre, nous avons jugé utile de mettre en ligne une présentation filmée des armements du maintien de l’ordre, pour que le plus grand nombre sache bien quelles sont les armes de guerre employées par l’Etat pour tirer sur la foule.