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Le lundi 9 juillet 2018 vers 9 heures, la gendarmerie est appelée par un résident de la rue de Rivière à Vic-sur-Aisne. L’auteur du coup de fil affirme qu’une personne s’est introduite dans sa propriété et a essayé de s’introduire dans sa maison. Par la suite, il la décrit agîtée et prononçant des paroles auxquelles il dit ne pas avoir prêté alors attention (cf. reportage de France 3).

Lorsqu’une unité de gendarmes intervient sur les lieux, la personne concernée par l’appel a quitté la propriété de l’auteur du coup de fil et se trouve dans la rue. Les gendarmes affirment qu’il était muni d’une tige métallique arrachée à une parabole, avec laquelle il était en train de frapper sur des panneaux de signalisation. Ils prétendent qu’à leur approche il aurait crié “Allahou Akbar” et qu’ils aurait eu du mal à le maîtriser, malgré l’utilisation d’une matraque télescopique et d’un pistolet à impulsion électrique. Après l’avoir frappé et lui avoir tiré dessus au taser, un gendarme l’aurait finalement maîtrisé en le ceinturant, avant que celui-ci succombe à un arrêt cardiaque. A l’arrivée des pompiers, il semble déjà décédé. Son décès est constaté à 11 heures.

Les médias s’empressent dés les heures qui suivent, sans même qu’on ne sache l’identité de la victime, de caricaturer les faits et de présenter comme des témoignages crédibles quelques informations certainement récoltées lors d’un micro-trottoir auprès de personnes qui ne sont peut-être même pas témoins des faits, s’appuyant ensuite sur les quelques déclarations du procureur pour servir un récit partiel et partial des événements. La presse utilise alors sans vergogne les termes “comportement étrange”, “déambulant bizarrement”, “agresseur”, “déséquilibré”, “désorienté”, “difficilement maîtrisable”, “bête en furie”, “allé au contact”, n’hésitant pas à agiter l’épouvantail de l’islamisme sur la base de quelques mots que personne ne peut affirmer avec certitudes avoir été réellement prononcés. On s’imagine alors aisément un fou dangereux, fanatique et armé, et de pauvres gendarmes pris d’assaut. Mais la réalité, comme souvent, est bien différente.

En réalité, il semblerait qu’une personne en détresse psychologique aie été assassinée par des gendarmes, qui ne semblaient pas avoir été en mesure de lui ôter une tige métallique des mains sans lui asséner des coups et lui tirer dessus au pistolet électrique. Reste à déterminer ce qui a vraiment causé sa mort et dans quelle mesure les gendarmes ont contribué à ce qu’il fasse un arrêt cardiaque à 30 ans…

Le procureur a précisé que la personne décédée n’avait pas d’antécédents judiciaires, mais s’est empressée de dire qu’elle avait des “antécédents psychiatriques”. Le terme “antécédents” est bien utile pour détruire la présomption d’innocence dont devrait bénéficier la victime, tout en évitant d’avoir à décrire les faits qui ont conduit à sa mort : cela signifie que, quelque part, elle l’avait mérité. Aujourd’hui, il semblerait que mettre à mort des personnes souffrant de troubles psychologiques ou psychiatriques est socialement acceptable. En tout cas, cela semble entrer dans les cadres de la légitime défense participant à l’impunité des forces de l’ordre…

 

 


Sources mainstream :