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Ce samedi 13 février 2016 entre 20h et 21h, au cours d’affrontements qui ont éclaté à Reims suite au match de ligue 1 Reims-Bastia, Maxime Beux, supporter bastiais de 22 ans, a été gravement blessé par un tir de flashball à faible distance et en plein visage. Toujours hospitalisé à Reims, il a dés à présent perdu l’usage de son oeil gauche.

Le Procureur Fabrice Belargent s’est empressé dés le lendemain de mettre en avant les éléments permettant de disculper le policier qui a tiré, rejetant la responsabilité des échauffourées – et donc de la blessure – sur les supporters du Sporting Club de Bastia, dont 8 ont été présentés au Tribunal en comparution immédiate ce lundi pour « menaces, rébellion et outrage à personnes dépositaires de l’autorité publique ». L’audience a finalement été reportée au 22 mars et les prévenus placés sous contrôle judiciaire, avec obligation de pointer au commissariat au début et à la mi-temps de chacun des matches du SC Bastia et interdiction de port d’armes.

Le procureur a affirmé par ailleurs que Maxime Beux aurait dégradé un véhicule de police, avant d’être poursuivi par des policiers  “qui sont parvenus à le rattraper, l’ont fait chuter pour le neutraliser”, et qu’il serait à ce moment là “tombé tête la première sur un des poteaux qui bordent le parcours du tramway et se serrait blessé au visage”. Il présente à la presse des photographies d’un poteau et insiste longuement sur les insultes qui auraient été proférées par les supporters contre les policiers et le préfet Erignac, évoquant également l’utilisation du fumigènes et de bombes agricoles contre les forces de l’ordre. Il reste évasif sur cette dernière information, usant diplomatiquement du conditionnel.

Pour autant, des témoignages apportent un autre son de cloche, évoquant les provocations et violences de la part de forces de l’ordre, que d’aucuns accusent d’avoir passé des jeunes à tabac et d’avoir tenu des propos hostiles aux corses.

Dimanche soir, 400 personnes se sont rassemblées devant le commissariat de Bastia en soutien à Maxime Beux, rassemblement qui a occasionné de nouveaux affrontements avec les forces de l’ordre.Ce lundi, les syndicats étudiants corses ont appelé à une journée “université morte” suivie par au moins 200 étudiants à Corte. Le soir un rassemblement de 500 personnes a été organisé devant la gendarmerie de la ville en question, entraînant là aussi des affrontements avec les gendarmes. Une partie de la gendarmerie a été endommagée.

Plusieurs témoins et représentants corses, ainsi que le club de foot Bastia 1905, rendent les forces de l’ordre responsables de la blessure de Maxime Beux. De son côté, le Procureur affirme qu’il n’y aurait eu qu’un seul tir de flashball à Reims ce soir-là et qu’un “individu aurait été touché à l’abdomen et aurait pris la fuite sans conséquence physique apparente”. Il annonce l’ouverture prochaine d’une information judiciaire afin de clarifier les raisons de la blessure grave du jeune homme ainsi que des investigations médico-légales. L’IGPN a également été saisi.


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