Date

27 Juin 2020
Expired!

Heure

15:00

Marche Angelo pour un procès

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Ce samedi 27 juin à Blois, 3 ans et 3 mois après la mise à mort d’Angelo Garand, nous marcherons à sa mémoire, et pour continuer d’exiger Justice et Vérité pour toutes les victimes du racisme et de la violence d’État.

Nous marcherons pour ne pas laisser oublier que le 30 mars 2017 vers 13h, lors d’un barbecue en famille au domicile parental à Seur, Angelo était tué de 5 balles dans le torse par un commando de l’AGIGN de Tours lourdement équipé et armé.

Nous marcherons contre les non-lieux, ces décisions prises à huis clos par des juges qui appliquent l’excuse de la légitime défense ou l’autorisation de la loi dans l’usage meurtrier de la force publique armée.

Nous marcherons pour exiger l’abrogation de l’article L435-1 du Code de la sécurité intérieure offrant depuis le 28 février 2017 un véritable permis de tuer à l’ensemble des forces de l’ordre, en vue de les « sécuriser juridiquement » dans l’ouverture du feu.

Nous marcherons contre l’impunité assurée à des agents qui se savent protégés par la loi et par la façon dont elle est appliquée.

Nous marcherons contre la violence d’institutions liguées pour empêcher, au prix du mensonge, qu’une procédure sincère débouchant au moins sur un vrai procès public puisse avoir lieu, quand les mis en cause sont des policiers ou des gendarmes.

Pris en souricière dans une petite remise sombre et encombrée, braqué par les torches des armes à feu et des tasers, Angelo aurait sorti son couteau et résisté à tout : aux tentatives d’interpellation à mains nues, aux tirs de taser, et même aux 4 premières balles l’ayant atteint notamment au cœur, avant qu’il ne succombe à la dernière.

Ces explications des tireurs, prétextant n’avoir eu d’autre choix que de prendre le risque de tuer pour protéger leur intégrité physique, sont invraisemblables quand on les recoupe entre elles, et formellement contredites par les proches présents sur les lieux, qui ont toujours dit leur sentiment d’avoir vécu une exécution, les tirs ayant résonné dès l’entrée des militaires dans la remise.

C’est pourtant la version des tueurs qui reste à l’heure actuelle validée par l’institution judiciaire. Après un non-lieu pour légitime défense ordonné à Blois, la chambre de l’instruction d’Orléans, par son arrêt du 7 février 2019, fait de la mort d’Angelo le premier homicide autorisé en application de l’article L435-1 du Code de la sécurité intérieure.

Les conditions d’« absolue nécessité » et de « stricte proportionnalité » sont appréciées en fonction de « la situation qui pouvait se présenter à l’esprit des deux mis en examen compte tenu à la fois de ce qu’ils en connaissaient et de ce qu’il pouvaient en imaginer ». Ce sont les déclarations des agents qui font foi dans la décision qui les absout, et il n’y a pas lieu d’en examiner la crédibilité sous les yeux de tous, en audience publique.

— La famille s’est pourvue en cassation contre cette décision scandaleuse dans une prétendue démocratie. La Chambre criminelle s’est réunie le 4 juin à Paris en formation restreinte en vue de se prononcer sur l’admissibilité de ce recours.
— En cas d’échec, ce non-lieu fera jurisprudence dans les homicides par balle commis au nom de l’État. Les tireurs assermentés seront garantis d’être crus sur parole pour obtenir sans procès l’irresponsabilité pénale prévue par l’article L435-1.

Quand la force publique tue, un procès public doit avoir lieu.

Pour Angelo et toutes les victimes, Justice et Vérité.

→ Aider à organiser la Marche et soutenir la famille : https://www.leetchi.com/c/solidarite-de-aurelie-garand

→ Lire notre analyse « Angelo Garand : violence étatique et enjeux du combat judiciaire » : https://larotative.info/angelo-garand-violence-etatique-et-3521.html

→ Signer la pétition : https://www.change.org/p/justice-et-vérité-pour-angelo-soutien-à-la-famille-garand