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Le 7 décembre 2020 au petit matin, des patrouilles de police ont bloqué le trafic du périphérique parisien pour protester aux propos du président sur les contrôles aux faciès. L’un des fourgons a mis la musique à fond. C’est le thème du programme pour enfants “les Bisounours”. « On contrôle tous les véhicules pour pas qu’il y ai de discrimination », a déclaré un des trublions en uniforme. C’est le dernier concours à la mode dans les syndicats de la police : organiser des patrouilles “Bisounours”. À Roubaix, le 13 juin, des adhérents d’Unité SGP et d’Alternative Police ont distribué « des Mister Freez et des sucettes » aux abords du principal jardin public de la ville, le parc Barbieux, avec en fond sonore cette même petite musique douce… Le 16 juin, même mise en scène minable dans une rue piétonne de Saint-Denis : bonbons à gogo, véhicules décorés avec des figurines de Winnie l’ourson et des ballons en forme de « licornes magiques ». En fond sonore cette fois, le thème d’une émission de télé des années 80, l’Île aux enfants. À Bayonne, le 19 juin, nouveau tour de piste avec des clowns de la paix du syndicat Alliance qui sont allé alpaguer les enfants avec des sucreries devant une école. Pourquoi ce cirque ? « C’est une opération pour montrer que la police est proche de la population, suite aux propos de notre ministre qui nous a jetés en pâture aux médias, en disant que nous étions une police raciste, fasciste et violente », expliquait un des syndicalistes à la presse locale. Tout ça c’était pour répondre à leur ministre Castaner, qui venait tout juste de s’embourber sur la pratique de la clé d’étranglement lors des interpellations. Sa décision de l’interdire suite à l’affaire Chouviat, dénoncée par la quasi-totalité des syndicats policiers, n’a duré que 48 heures.

Ne discutons pas du fond de ces revendications ridicules, mais plutôt de la forme, de l’enrobage. Cette comédie de la police bisounours révèle sans doute à quel point l’institution tout entière cherche désespérément à retrouver grâce aux yeux de la population. Cela ne date ni de l’affaire Adama ni des innombrables agressions policières du mouvement des gilets jaunes, encore moins des verbalisations punitives vécues pendant le confinement. Le corps policier, pour mieux dissimuler son inconséquence, a toujours eu besoin d’entretenir ce mythe d’une mauvaise compréhension de ce que vivent les agents de la force publique “sur le terrain”, assaillis de “hordes haineuses”, accablés par des tâches ingrates et harassantes, déconsidérés, mal formés et mal équipés… “Renouer le lien” entre police et population, c’est juste une vieille berceuse qui tourne en boucle, ça permet d’occuper le terrain symbolique en paradant dans de grandes opérations de communication.

Sarkozy, le maître à pensée de Darmanin, avait planté le décor en 2008 en instituant « La Journée de la sécurité intérieure », sorte de kermesse de la maison poulaga. Chaque préfecture de métropole et d’outre-mer était alors fortement incitée à sortir dans l’espace public avec des stands de démonstration à la gloire de tous les métiers de la répression « républicaine ».

Dimanche 11 octobre 2009, à Paris, c’est l’immense esplanade des Invalides qui fut colonisée par toutes les nuances de bleu afin d’« engager le dialogue » avec les passants mais surtout de légitimer l’existence de chaque bataillon, policier et gendarmesque, des plantons aux flics d’élite. Ce jour-là, CRS, gendarmes mobiles ou autres compagnies d’intervention, ont organisé pendant une heure une « simulation de manifestation qui dégénère », avec des policiers qui jouaient le rôle de figurants se faisant matraquer et gazer avant de se faire interpeller (tout cela virtuellement, évidemment). Brice Hortefeux, premier flic de France à l’époque, présentait les “JSI” comme un événement « placé sous le signe du dialogue avec les jeunes ». En 2012, le communiqué de Beauvau jouait sur la même fibre : « La Journée de la Sécurité Intérieure est un moment convivial, ouvert à la jeunesse, riche en découvertes et contribuant au “vivre ensemble” ». L’alternance politique de 2012 ne change pas la donne. Manuel Vals, en y ajoutant la sécurité routière, rebaptise l’opération « Rencontres de la sécurité intérieure », qui perdure encore aujourd’hui.

Pas surprenant que Darmanin, empêtré dans sa loi de sécurité globale et des suites du tabassage de Michel, nous resserve aussitôt cette question du “lien police – population” sur lequel il faudrait travailler — comme si on essayait de rabibocher un vieux couple (“je ne crois pas qu’il existe un divorce entre la police et la population”, audition parlementaire, 30/11/2020). Du côté de l’institution, c’est bien connu, il suffirait de “mieux former les policiers” pour que les gens en viennent à ne plus les détester. En mode curé de campagne, le ministre a même parlé des “7 pêchés capitaux” de la police, le premier étant “le peu de formation que nous offrons à nos policiers” et le dernier ce fameux “divorce” qu’on pourrait encore éviter.

Le mot d’ordre “renouer le lien” s’adresse avant tout à la population, qui n’aurait pas compris l’énorme pression que subirait au quotidien les agents de la force publique. Les jeunes des quartiers populaires sont les principales cibles (au propre comme au figuré) de ces opérations de propagande. L’idée n’est pas seulement de relégitimer la présence policière dans l’univers des enfants mais d’inculquer aux jeunes cerveaux des réflexes de soumission à l’intervention de la police, en toutes circonstances. Histoire de préparer les corps à la violence structurelle que les futures jeunes adultes ne manqueront pas de subir.

Arrêtons-nous un instant sur une association créée il y a déjà presque trente ans. Nom évocateur : RAID Aventure Organisation. Son fondateur n’est autre que Bruno Pomart, un des premiers patrons du RAID, l’unité d’élite de la police nationale. Aujourd’hui retraité, Pomart est maire d’une petite commune de Belfou, près de Castelnaudary (Aude).

Domptage précoce des sauvageons

Dans une interview accordée à La Dépêche (17/06/20) — en pleine campagne « Bisounours »… —, ce « flic citoyen » explique qu’il a créé sa propre structure locale, appelée Sud Nature Aventure (sans aucune référence aux forces de l’ordre) pour y poursuivre sa « mission ». Il parle des « séjours » qu’il organise avec des jeunes un peu comme de banales colonies de vacances : « [Le but de ces séjours c’est de] faire tomber les clichés sur la police sans cacher pour autant qu’il y a des choses qui ne vont pas dans notre maison comme partout. Cela se voit simplement davantage dans la police parce que nous représentons l’ordre, l’État et que l’on a un devoir d’exemplarité. » On y apprend au passage que RAID Aventure est labellisée « Plan quartier été 2020 », une opération gouvernementale dotée, excusez du peu, d’un budget de 110 millions d’euros « pour renforcer les activités et les services de proximité proposés aux familles des quartiers prioritaires ».

Depuis quelques années, cette association qui rabâche les poncifs « citoyenneté », « cohésion sociale » ou « vivre-ensemble », a créé un dispositif appelé « PROX » (rappel sémantique à la « police de proximité », abandonnée lorsque Sarkozy est devenu ministre de l’Intérieur en 2002). Son logo n’a rien à envier aux licornes multicolores : une petite fille tient la main d’un policier en tenue anti-émeute… Prox a pour but d’organiser « des journées sportives et citoyennes encadrées par des policiers bénévoles ». « Le climat dans certains quartiers en France tend à se crisper, affirme cette sympathique organisation. Les rapports entre les forces de l’ordre et une partie de la population, plus particulièrement les jeunes, sont régulièrement mis à mal par une méconnaissance réciproque. Ainsi une frange de la population considère rarement la police comme une protection. Chaque intervention de police est considérée comme une agression et une intrusion dans leur quartier. Cette méconnaissance ne fait qu’amplifier l’incompréhension grandissante entre les deux parties. Les policiers de l’association Raid Aventure Organisation œuvrent bénévolement, à travers leur dispositif Prox’, en organisant au coeur des quartiers, des moments privilégiés de rencontre entre les policiers et les jeunes. Policiers et jeunes ont une occasion de dialoguer ensemble, répondre aux interrogations réciproques, et ainsi lever les malentendus. »

Son fondateur affirme intervenir dans 60 villes en France :

. Ce sont des journées à thème, là aussi avec de la pratique sportive ainsi que des ateliers novateurs sur les techniques de GTPI, gestes techniques d’intervention de la police que nous présentons aux enfants et qu’on leur fait même essayer. Nous accueillons ainsi plus de 30 000 jeunes tous les ans avec les municipalités, les polices municipales locales, les associations relais, avec tous les gens qui ont envie de jouer le jeu , ils sont nombreux et ça marche. On a une grosse, grosse demande et besoin de plus en plus de personnes pour encadrer ces dispositifs.

Bruno Pomart (La Dépêche, 17 juin 2020)

Pomart, habitué des émissions de télé débiles et populistes, dont les interventions sont reprises par des sites extrême-droitistes comme fdesouche, nous ressert sans cesse ce vieux fantasme des soi-disant « malentendus » qui seraient responsables de la défiance et du discrédit qui accable la police. C’est par son “expertise” que se mettent en place dans les quartiers  populaires (sous-entendus : « ensauvagés ») de bien curieux « ateliers pratiques » visant à mieux faire accepter aux enfants et jeunes adultes la violence légitime de l’État. Tout ceci mixée à des activités sportives (foot, boxe, escalade…), à la présence d’animaux auxiliaires de police (chiens, chevaux) et à la pratique des premiers secours. Il s’agit par exemple d’organiser des actions comme :

Initiation aux techniques de maîtrise d’un individu et de self-défense »
• Démonstrations du savoir-faire des forces de sécurité (techniques d’interpellations, démonstration cynophile, contrôle routier, secours à la personne, découverte du matériel et des véhicules d’intervention police) »
• Ateliers de découverte (sic) des gestes et techniques professionnels en intervention (maniement des bâtons de défense, menottage, palpation, techniques d’interpellation etc.) afin que lors d’un prochain contrôle, les gestes des policiers ne soient pas interprétés
(NDLR : il semble qu’il manque un mot : « mal interprêtés » !).

Ces démonstrations « en direct live » de la brutalité policière sont précisément là pour que le jeune public n’y voit aucune brutalité ; il s’agit d’expliciter les gestes employés pour mettre au pas les corps en inculquant à la future victime qu’en ne coopérant pas, ça pourrait lui faire très mal. Et que la « violence » qu’il subit n’est pas du fait de l’agresseur en uniforme, mais la conséquence de son propre comportement indocile et déviant. Résister à la police, la fuir pour ne pas subir le cinquième contrôle de la journée, ne pas accepter l’entravement ni la clé d’étranglement, c’est s’infliger à soi-même une violence inutile. En bref, ces dispositifs de soumission de basse intensité servent avant tout à apprendre aux jeunes d’où vient la violence et que le mot « rébellion » (« résistance violente » selon le code pénal) correspond au premier délit qu’ils ou elles sont susceptibles de commettre.

Le label « Prox » a donc clairement un objectif disciplinaire qui n’apparaît jamais dans les plaquettes en papier glacé ou les sites internet. Le volet « dialogue » n’est là que pour préparer le terrain au travail de fond que la police entend mener auprès des jeunes corps indociles: les conditionner à obtempérer coûte que coûte. En 2019, les jeunes de Sevran (93) ont eu l’honneur de vivre l’une de ces sessions de « cohésion » avec la police, en présence d’un aréopage de ministres, de maires du coin et de petits chefs du syndicalisme policier (ici un film de promotion dont on a tiré les captures d’écran plus bas). On remarque d’emblée que les jeunes présents sont des enfants d’école primaire, de moins de 10 ans. Faire venir dans ce cercle des adolescents, qui subissent remarques racistes et arrestations arbitraires en guise de « cohésion », serait une autre affaire. Une scène montre un policier « bénévole », baraqué et souriant, jouer avec des menottes en compagnie d’enfants qui se prêtent aux joies insoupçonnées de la coercition volontaire… Le flic-éducateur se laissera lui-même menotter par les enfants. C’est ça aussi le « vivre-ensemble ».

Cette soif de légitimation atteint aussi certaines polices municipales au gré de l’actualité. A Aulnay-sous-Bois, quelques mois après l’affaire Théo — cet habitant victime d’un viol, une matraque enfoncée dans l’anus, en pleine arrestation en janvier 2017 —, la police municipale a cru bon d’organiser, un mercredi après-midi, un événement « pour essayer de convaincre les jeunes d’Aulnay-sous-Bois que la police municipale est là pour les protéger et non pour les pourchasser », comme l’a si bien résumé un article du Parisien. Le maire d’Aulnay n’est pas un perdreau de l’année : Bruno Beschizza est ancien flic et même ancien taulier du syndicat Synergie-Officiers. La photo qui illustre l’article montre une policière qui tient un chien en muselière, devant un homme (habillé d’un sweet à capuche), couchée sur le ventre, qui se laisse entraver par un autre agent en uniforme. CQFD : les « gestes qui sauvent » (de la violence policière) sont ceux qui doivent être intériorisés par les victimes elle-même.

Le ministère de l’Intérieur ne fait pas dans l’improvisation lorsqu’il s’agit de manier le pouvoir symbolique pour toucher le cœur des enfants. Cela fait plusieurs années qu’il infiltre des salons professionnels a priori hors de son domaine de compétence. C’est le cas du salon Kid Expo, qui a lieu à Lyon et à Paris une fois par an. Un énorme stand s’installe pour présenter toute la palette de ses compétences — « police, gendarmerie nationale, préfecture de police, mais aussi, sécurité routière et sécurité civile sont présentes pour proposer des ateliers ludiques ». On met aussi l’accent sur les pompiers, la sécurité civile et le code de la route, mais on prend soin d’alimenter les fantasmes colportés par les fictions au cinéma et à la télévision :

Les enfants sont invités à se mettre dans la peau d’un policier avec une véritable tenue opérationnelle et à poser devant le photocall dédié (sic). Des ateliers ludiques seront proposés, comme relever des empreintes digitales pour devenir un expert de la police technique et scientifique. À la fin de l’atelier, un diplôme sera remis aux participants ! 

Présentation du stand du ministère de l'Intérieur (Kid Expo 2018)

La « tenue opérationnelle » est bien entendu celle du CRS, arnaché jusqu’aux dents, avec casque à visière et bouclier en avant ! Sans LBD ni grenade, évidemment!

Le ministère de l’Intérieur a créé un site internet qui complète ce dispositif de requalification sociale. « Police junior », c’est son nom, cible les 9-12 ans. Et pour le coup, on entre réellement dans un monde de Bisounours : « Avec Emma et Lucas, découvre l’univers de la Police nationale, en t’amusant ! » Il est par exemple proposé une définition du mot « violence » : « La violence est le fait de frapper une personne, de la faire souffrir ou de la forcer à faire quelque chose même si elle n’est pas d’accord. » Limpide. À la rubrique « Le sais-tu ? », le môme pourra apprendre « que les policiers ont un code de déontologie » et « qu’il existe une police des polices »… Cette dernière étant « notamment chargée de veiller à ce que les policiers respectent les lois, les règlements internes et le code de déontologie de la Police nationale. » À la découverte des métiers de la police, voilà ce qu’on dit de la Brigade anti-criminalité :

Important, en effet, les « tests psychologiques » que doivent passer ces policiers d’élite. « Si tu as besoin d’eux, la BAC sera là aussi vite que l’éclair » ! Le site publie même des vidéos d’une équipe de « mini-reporters » qui présente des séquences sur les brigades canine, équestre et motocycliste (un oubli : pas de définition du sigle BRAV-M, dommage). Enfin, on y trouve aussi un livret de jeux à imprimer, et un kit pour s’amuser à créer soi-même ses figurines en carton, le policier, la policière et bien sûr la voiture de police. On attend avec impatience le compte Insta de la gentille police nationale.

La police cultive son soft power

Ce tour d’horizon ne serait pas complet sans évoquer ce qu’on appelle aujourd’hui le soft power, une forme d’influence sociale et culturelle dont se servent États et multinationales pour asseoir leur domination. La série télévisée « Le bureau des légendes » est souvent mise en avant pour illustrer l’influence symbolique des services de renseignement, alors que les forces de l’ordre policier bénéficient d’une main mise des imaginaires depuis bien plus longtemps. Pas besoin d’être agrégé de flicologie pour constater qu’une énorme majorité des séries télés produites ou diffusées en France — y compris sur des antennes réputées plus sérieuses comme Arte — sont des séries « policières » ou « criminelles ». Chaque corps de police ou de gendarmerie est parvenu à se mettre en scène — et se placer sur le devant de la scène. Finie l’image du flic brutal, grognard ou corrompu à la Belmondo ou Eastwood, colportée par le cinéma, les séries policières de ces quarante dernières années ont de « vrai-e-s » policiers ou policières comme héros ou héroïnes. Elles ont pour vocation de présenter tout agent de l’ordre, homme et femme, comme une personne courageuse, sensible, dont la vie de famille est malmenée, constamment mal considérée par sa hiérarchie, et qui pourtant assure « notre sécurité au quotidien ». Bref, des humains comme les autres. Tout ceci en cultivant un souci de « proximité » vis à vis du public. Les Conseils régionaux ont en effet ouvert les vannes à subventions pour coproduire ces feuilletons à la gloire des commissariats de quartier, des gendarmes en zone rurale ou des services de police judiciaire de telle ou telle ville de province. Disons au passage que l’intrigue criminelle de ces productions fait admirablement l’impasse sur les questions de délinquance en col blanc voire aux turpitudes mafieuses de personnalités politiques ou de capitaines d’industrie.

Ajoutons à ce tableau que la multiplication des chaînes de télé numériques a conduit à une inflation d’émissions de soi-disant « reportages d’immersion », où la caméra est embarquée au sein des patrouilles d’intervention (comme on la fait plus tôt en zone de guerre dans les rangs de l’armée). De quoi inoculer au quotidien de fortes doses de « sentiment d’insécurité » qui légitimera l’existence de ces unités de police tant décriées par ailleurs.

Le soft power policier est pris dans un étau quelque peu paradoxal : d’un côté des fictions policières hyper réalistes, et de l’autre des reportages scénarisés à outrance. Les fictions se plaisent à se rapprocher au plus près de la réalité du terrain (enfin, celle de l’imaginaire policier), histoire de donner du crédit aux récits. Autant confier l’écriture des scénarios par des officiers en activité ou à la retraite (comme pour Engrenages (Canal+), prototype de série de propagande policière des années 2010). Quant aux reportages crapuleux des chaînes de la TNT, ils sont écrits, scénarisés et tournés selon les codes de la fiction — dramatisation, suspense, musiques de thriller. Dès qu’un képi, un uniforme ou un véhicule de police “officiel” passe à l’antenne du moindre téléfilm, les maisons de production doivent signer des “conventions de tournage” avec le ministère de l’Intérieur. Tout ce beau monde s’assure que l’image de la maison ne sera pas écorchée.

Les policiers se posent en victimes, prétendent se sentir régulièrement dénigrés alors que dans le même temps, le pouvoir symbolique de la police n’a jamais été aussi puissant, il pénètre notre imaginaire partout et en permanence. Malgré cet incessant matraquage, que l’on porte la tunique de bisounours ou de super-héros, quand on arrive toujours pas à se faire aimer ni respecter, quand on rame à ce point pour rendre incontournable son utilité sociale, alors autant disparaitre.