On le découvrait avec stupeur lors de la révolte contre la Loi El Khomri en 2016, mettant un zèle certain à foncer seul sur les manifestant-es en leur assénant des coups d’une particulière virulence. Peu à peu, « GO CRS » est devenu la bête noire de manifestant-es parisien-nes.
Commandant divisionnaire fonctionnel des CRS, Dominique Caffin est fort de 34 années de service, capitaine de réserve de la marine en 1995, commissaire de police en 2003 et commandant de police depuis 2012.
Dominique Caffin a été surnommé « GO CRS » en raison de l’inscription portée sur son dos, signifiant « Groupe Opérationnel des Compagnies Républicaines de Sécurité ». Il avait fait l’objet d’un court article du Parisien le 18 mai 2016 : Loi Travail : au cœur de la manif sous un casque de CRS
Street Politics, trois semaines plus tard, alertait dans une courte vidéo sur sa propension à asséner des coups gratuits dans le dos de personnes en situation de vulnérabilité : GO CRS frappe un manifestant à terre – Paris – 04/06/16
A ce titre, on remarque aussi qu’il passe ton temps à beugler sur ses hommes comme sur un troupeau de bétail. Le métier de CRS implique d’avaler bien des couleuvres (discipline et servilité !)
Bien après la révolte contre le Loi El Khomri, on retrouvait GO CRS dans un reportage sensationnaliste de Canal Police, tourné en 2017, en train de courir après des supporters sur les Champs Elysées, frappant aléatoirement des passants alors qu’il se trouvait seul en avant de ses troupes : CRS, Un Métier à Risques – Reportage
Le 20 avril 2018 à l’aube, il dirige l’opération d’évacuation musclée de l’université de Paris 1 Tolbiac, occupée par les étudiants en lutte contre Parcours Sup.
Le personnage pourrait prêter à sourire ou laisser indifférent si on ne le retrouvait pas encore les mois suivants, à l’occasion de la révolte des Gilets Jaunes, en train de déployer toute sa violence habituelle.
Tout d’abord le passage à tabac de manifestant-es à l’intérieur du Burger King le 1er décembre 2018 à Paris, dans lequel selon nos sources « GO CRS » est encore une fois très impliqué : Des Gilets jaunes se font violemment matraquer dans un Burger King av. de Wagram – Paris -1 déc.2018
Le 27 janvier 2019, il apparaissait à nouveau dans un reportage du Parisien, reportage qui ne montre pas de faits de violences, mais contribue à mettre en valeur l’action de la police : Gilets jaunes : en immersion avec les CRS pendant les manifestations à Paris
Ensuite, la violente agression par derrière de Mélanie, gilet jaune venue d’Amiens, le 20 avril 2019 à Paris. La scène est filmée sous deux angles : Acte 23 : Violents heurts entre manifestants et forces de l’ordre – Paris 20.04.2019 et #GILETSJAUNES : ACTE 23 • PARIS 20/04/2019 (de 7’02 à 7’17)
Le signalement n°681 de David Dufresne concerne le coup dans la nuque reçu par Mélanie :
allo @Place_Beauvau – c’est pour un signalement – 681
Manifestante matraquée sur l’arrière du crâne.
Paris, #ActeXXIII Source: InfoCritiqueWeb https://t.co/0c5nea8850 pic.twitter.com/qcZaAz1SmV
— David Dufresne (@davduf) 22 avril 2019
Mélanie a donné un entretien à France 3 le 26 avril 2019 :
Nous ne doutons pas que d’autres éléments accablants pourraient être rassemblés sur les agissements de ce personnage, c’est la raison pour laquelle cet article doit servir d’appel à contribution, afin que toutes les victimes de GO CRS puissent sortir du silence et nous aider à mettre Dominique Caffin face à ses actes.
A ce jour, bien évidemment, aucune sanction ne semble avoir été prise ni aucune enquête ne semble avoir été ouverte par le ministère public à son encontre. La Justice participe au même titre que la Police aux violences d’État.
Au contraire, Dominique Caffin à plusieurs reprises : le 3 mai 2012 de l’ordre du mérite, le 14 juillet 2018 de la Légion d’honneur et le 16 juin 2019 de la médaille de la sécurité intérieure « destinée à récompenser les services particulièrement honorables notamment un engagement exceptionnel (…), et à récompenser des actions revêtant un éclat particulier », au même titre que Bruno Félix, qui commandait les CRS auteurs des tirs ayant tué Zineb Redouane à Marseille le 1er septembre 2018, Rabah Souchi, qui dirigeait la charge de police ayant blessé Geneviève Legay à Nice le 23 mars 2019 ou encore Grégoire Chassaing, qui commandait l’attaque de police ayant provoqué la noyade de Steve Maia Caniço le 22 juin dernier.
L’impunité est un système, mais l’histoire ne reste pas aveugle. Que les policiers se tiennent sages.
[Mise à jour. En juin 2020, quatre CRS ont été placés en garde à vue et mis en examen, dans l’affaire du 1er juin 2018 dite « Burger King ». Inculpés pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique en réunion et avec arme ». Le nom de Dominique C. n’a pas été cité.]
Autres sources :
- Révolution permanente – Promotion « Gilets jaunes ». Castaner célèbre les violences policières