Bonjour,

 

Nous sommes un collectif d’information et de lutte contre les armes de police, Désarmons-les, qui fait partie d’un collectif plus large, l’Assemblée des blessés, constitué de personnes mutilées par des armes de police. Notre objectif est de soutenir les blessés, de les accompagner dans leurs démarches juridiques et de permettre la rencontre entre les blessés et leurs proches, pour aborder ensemble la question de l’impact psychologique que ces blessures ont dans leur vie.

Nous faisons suite à l’article de La Dépêche intitulé « Lycéen blessé à la manif d’Évreux : la mère dépose plainte… son fils entendu par la justice »

Votre journaliste auteur de cet article, Alain Guillard, signe un article diffamatoire envers Maxime, le lycéen touché par un tir de Lanceur de Balle de Défense de 40 mm à Evreux le 11 décembre 2018.

Nous oeuvrons pour que les victimes de tirs policiers et leurs proches puissent se reconstruire, ce qui constitue souvent une gageure.

Nous oeuvrons également pour l’interdiction pure et simple de cet arme, qui a éborgné des dizaines de personnes depuis son intronisation en 2007.

Les assertions de votre journaliste laissent entendre qu’il serait justifié et justifiable d’éborgner des adolescents sous prétexte qu’ils mettraient le feu à des poubelles.

Est-ce utile de vous rappeler quelques principes essentiels pour ne pas jeter des personnes à la vindicte populaire :

1 / si une affaire n’a pas été jugée, il est tout a fait déplacé d’accuser une personne publiquement, d’autant plus si elle est mineure

2 / les principes de proportionnalité et de riposte graduée sont là pour rappeler au policier qu’on ne tire pas à vue sur la foule et que l’utilisation de certaines armes est conditionnée à l’existence d’une menace physique

3 / si la victime n’est pas toujours en capacité « de donner les circonstances exactes de l’incident », ce n’est pas parce qu’elle est coupable, mais parce qu’elle a subi un choc traumatique et que l’auteur du tir est souvent situé à une distance ne permettant pas de voir venir le tir.

Nous trouvons votre article scandaleux et demandons immédiatement son retrait ou sa modification.

Les journalistes ne sont pas là pour appuyer la version policière et n’interroger que l’accusateur public (le procureur), dont la partialité en tant que représentant de l’Etat n’est pas à mettre en doute.

La victime et sa famille ont le droit de bénéficier du doute et de se reconstruire après une blessure grave qui ne peut en aucun cas être justifiée au regard d’un feu de poubelle ou d’une attitude de « trublions ». De surcroît, le mépris qu’implique ce dernier qualificatif au regard de l’impérieuse nécessité de se révolter face aux attaques et violences du gouvernement démontre l’indifférence de Monsieur Guillard à l’égard de ce qu’il se passe dans ce pays.

Cordialement,

Le collectif Désarmons-les!
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