Le 7 novembre 2017 vers 17 heures, Abdoulaye, 27 ans, fait l’objet d’un contrôle de véhicule dans la cité du Val Fourré (Yvelines). Après avoir laissé l’équipage d’un premier véhicule de police examiner son véhicule, l’équipage d’un second véhicule appartenant à la Brigade Spécialisée de Terrain (BST) arrive sur les lieux, exigeant d’Abdoulaye qu’il les accompagne au commissariat pour un contrôle d’identité, ce à quoi il se plie sans opposition.

Dans le fourgon l’emmenant au commissariat, Abdoulaye est frappé, insulté de « sale negro » est menotté à un chauffage situé sous

une banquette, lui occasionnant des brûlures au deuxième et troisième degré aux avant-bras et aux mains. Hurlant de douleur, les policiers lui intiment de « la fermer » et attendent d’être arrivés au commissariat pour appeler les pompiers afin qu’ils l’emmènent à l’hôpital. Il en sort avec deux jours d’ITT.

Les jours suivants, Abdoulaye est contraint de retourner à deux reprises à l’hôpital, son état s’étant aggravé en raison de son diabète et nécessitant une intervention chirurgicale et une semaine d’hospitalisation. Au final, il obtient plus de trois mois d’ITT.

Abdoulaye a porté plainte contre X pour « violences à caractère raciste par personne dépositaire de l’autorité publique ». Il est défendu par Me Calvin Job.

Pour leur part, les responsables policiers ont déjà entonné leur habituelle chanson sur l’exemplarité des forces de l’ordre et le caractère incontrôlable de la victime pour mieux occulter la réalité des violences policières, et particulièrement celle des BST, qui ont largement démontré ces dernières années leur férocité et leur racisme, dans les 18ème (marchés des biffins de Barbès-Clignancourt), 20ème (marchés des biffins de Belleville-Porte de Montreuil) et 12ème arrondissement de Paris (plainte d’une douzaine de résidents de la dalle Rosanoff), à Pantin (affaire Kraeker)  ou à Aulnay (affaire Théo)…

Le 9 janvier 2018, une information judiciaire est ouverte par le Parquet de Versailles à l’encontre de cinq policiers pour blessures volontaires, ainsi qu’une enquête contre X pour « blessures involontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à trois mois et non assistance à personne en danger ».

Le 28 décembre 2019, soit deux ans (!!) après des faits d’une particulière gravité, le parquet décide d’ouvrir une instruction judiciaire contre deux des policiers impliqués dans cette agression raciste. Pour autant, la dynamique d’impunité est déjà enclenchée, puisque les agresseurs sont mis en examen pour « blessures involontaires » (SIC) et « non-assistance à personne en danger ». Et l’enquête de l’IGPN est « toujours en cours »… De qui se moque-t-on ?


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