Print Friendly, PDF & Email

Luis Bico avait 47 ans. Il était atteint de schizophrénie. Un appel aurait signalé sa présence au centre-ville, indiquant qu’il était armé d’un couteau. Il est localisé par la police devant son domicile du quartier Kennedy (chez sa mère), enfermé dans sa voiture. Vers 17h30, sept policiers interviennent pour le faire sortir de sa voiture, utilisent du gaz lacrymogène puis le menacent avec leurs armes et tentent de briser la vitre avant gauche avec leurs matraques.

Luis tente de prendre la fuite, amorce une marche arrière qui enfonce une voiture de police arrêtée derrière la sienne, puis une marche avant qui enfonce une porte de garage, avant de réussir à tourner et à se dégager. Lorsqu’il parvient à rejoindre la chaussée pour quitter les lieux, trois policiers tirent une vingtaine de coups de feu dans sa direction, deux d’entre elles au moins le touchant mortellement. Il finit sa course un peu plus loin et meurt dans les minutes qui suivent.

Le procureur d’Orléans, Nicolas Bessone, ouvre une enquête contre X pour “violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique”. L’enquête est dirigée contre X dans la mesure où la nouvelle loi L435-1 du 28 février 2017 du Code de la sécurité intérieure, alinéa 4, permet désormais aux policiers d’ouvrir le feu de la même manière que les militaires « lorsqu’ils ne peuvent immobiliser, autrement que par l’usage des armes, des véhicules (…) dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt et dont les occupants sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d’autrui ».

Luis étant franco-portugais, les autorités portugaises enjoignent la France d’éclaircir les circonstances de sa mort.

En septembre, l’enquête confiée à l’IGPN, retient la légitime défense pour justifier les tirs policiers.

 


Lire ailleurs :