Le 2 janvier 2016 vers 2 heures du matin, Michel Ratombozafy tente d’empêcher l’interpellation d’un ami devant un bar des Sables d’Olonnes où il passe la soirée. Il n’intervient pas physiquement, mais conteste l’arrestation. « J’ai couru jusqu’à leur voiture pour tenter de convaincre les agents de ne pas l’embarquer, mais ils ne voulaient rien entendre » Une équipe de la BAC dépêchée sur place le plaque alors au sol devant témoins et l’embarque dans la voiture de force, avant de lui coinçer la tête entre le fauteuil conducteur et le fauteuil passager et de le frapper à coups de poings durant tout le trajet en direction du commissariat :
« Quelques secondes après, une voiture de la BAC, une Ford bleue nuit, arrive vers moi. Trois policiers se trouvent à l’intérieur du véhicule. Deux sortent de la voiture. Je suis seul mais il y avait beaucoup de monde autour. Les deux policiers me mettent à terre, j’essaye de me débattre, je leur dis que je n’ai rien fait de mal. Ils forcent. L’un d’eux me menace avec une clé portée à ma gorge, puis me tire par le cou. Il me force à entrer dans le véhicule. Il coince et bloque alors ma tête entre le siège conducteur et le siège passager avec son pied. Alors que la voiture roule, il m’assène de coups de poings au visage, surtout à la bouche et au nez. Il m’a mis une dizaine de coups au moins. Je sentais mon visage complètement ensanglanté. C’était des vrais coups de poing. Cela a duré je crois 5 minutes, le temps du trajet entre le port et le commissariat ». « Je lui disais ‘arrêtez, arrêtez’ mais il continuait de me frapper. Il avait vraiment la haine dans les yeux ; il ne voulait que frapper, frapper, frapper. Je n’arrivais pas à bouger. J’étais obligé de cracher mon sang dans la voiture »
Après un passage à l’hôpital, Michel est finalement placé en garde-à-vue et accusé d’outrage et de rebellion.
« Arrivé au commissariat, l’agent qui m’a roué de coups, m’a fait sortir du véhicule. À l’intérieur, on m’a fait asseoir, menotté à un banc. J’ai attendu pendant près d’une heure. Je n’ai pas refusé de souffler dans un éthylomètre comme j’ai pu le lire. Les policiers de la BAC ne me l’ont jamais demandé. On m’a dirigé vers une machine mais c’est à ce moment-là qu’ils m’ont dit qu’ils m’amenaient à l’hôpital. On m’a alors emmené aux urgences. Un médecin m’a ausculté et m’a délivré un certificat médical. De retour au commissariat, j’ai été placé en garde à vue. C’est une dame qui m’a entendu. Elle m’a indiqué que j’avais été placé en garde à vue parce que le rapport des agents de la BAC mentionnait les délits suivants : outrage à agents et acte de rébellion«
Suite à cette agression, une amie de Michel publie un appel à témoin sur les réseaux sociaux. Les policiers ont par la suite contacté son père pour demander la suppression des publications en ligne, menaçant Michel de représailles.
Liens d’information :
- http://bondyblog.liberation.fr/201601050001/ce-policier-avait-vraiment-la-haine-dans-les-yeux/#.Vou3RVK2xR_
- http://www.buzzfeed.com/adriensenecat/la-police-accusee-de-violences-sur-cet-homme-en-vendee